RAPIN le P. René (1621-1687)

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BLUCHE François (dir.), Dictionnaire du grand siècle, p. 1301-1302.

LESAULNIER Jean, Port-Royal insolite. Edition critique du Recueil de choses diverses, Klincsieck, Paris, 1992, 932 p. Notice p. 797.

Né en 1621 à Tours. En 1639 Rapin entre à la Compagnie; il y enseigne 9 ans les lettres. En 1651 il reçoit l'onction sacerdotale. C'est un ble esprit, un bon écrivain et un poète apprécié de Mme de Scudéry et de Bussy-Rabutin. Chapelain, dans sa Liste de quelques gens de lettres français vivants en 1662, BN, Fonds français 23045, in Opuscules critiques, éd. A. Hunter, Droz, Paris, 1936, p. 351, écrit : « Il excelle dans la pureté, dans la clarté, dans le nombre, et dans la délicatesse et la pompe, quand il le faut, pour les vers, dont il a donné mille preuves comme aussi pour la prose ». Ecrivain discret, modéré et réservé, il écrit aussi des ouvrages de piété et de religion: on dit de lui qu'il servait Dieu et le monde par semestres. Tout jésuite qu’il soit, il fréquente aussi des salons jansénistes, comme l’hôtel de Liancourt.

DUBOIS Elfrieda, René Rapin, l’homme et l’œuvre, Thèse, Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Paris, 17 janvier 1970, Université de Lille II, Service de Reproduction des thèses, 1972.

RAPIN René, Mémoires du P. René Rapin, de la Compagnie de Jésus, sur l’Eglise et la Société, la Cour, la Ville et le Jansénisme, 1644-1669, publiés pour la première fois d’après le manuscrit autographe, éd. Aubineau, Paris, Gaume Frères et J. Duprey, 1865, 3 vol. Voir OC I, p. 837 : L’Histoire et les Mémoires sur le même sujet auraient dû ne former qu’un seul ensemble. L’édition des Mémoires par Aubineau est ancienne et demanderait à être reprise. Rapin n’est pas toujours fiable dans ses récits (mais les probabilités lui permettaient de garder sa paix de conscience). Voir Pascal, OC I, éd. J. Mesnard, p. 837 sq., sur le degré de confiance que l’on peut accorder à ses mémoires. L’édition de l’Histoire par Domenech, Paris, Gaume et Duprey, 1865, est faite sur un manuscrit défectueux.

Rapin rapporte la polémique des Provinciales, vues d’un point de vue jésuite. Il présente Pasxcal comme un jeune mondain à l’esprit léger, pratiquant la magie et les invocations diaboliques. Il attribue les premières lettres à Arnauld. Sur le fond de la discussion, il n’apporte rien de neuf par rapport aux polémistes dont il a reçu les dossiers. Les Provinciales sont présentées les unes après les autres : Rapin indique les milieux mondains dans lesquelles elles sont lues.

Son incompétence brille dans ce qu’il écrit de Pascal savant in OC I, éd. J. Mesnard, p. 862 sq. Pascal, dit-il, s’est « desséché le cerveau » sur « un problème de mathématiques où il était fort savant, qu’il appela depuis la Roulette, ou un moyen de trouver toute sorte de combinaisons de nombres par un seul tour de roue ».

RAPIN René, Œuvres du P. Rapin, chez Pierre Gosse, La Haye, 1724, 3 vol.

RAPIN René, Renati Rapini Eclogae, cum dissertatione de carmine pastorali, Paris, Cramoisy, 1659.

Rapin a bénéficié d’importantes rééditions qui ont mis sa personne et sa pensée à leur place dans l’histoire littéraire du XVIIe siècle.

RAPIN René, Les réflexions sur la poétique et sur les ouvrages des poètes anciens et modernes (1684), éd. P. Thouvenin, Paris, Champion, 2011.

RAPIN René, Dissertatio de carmine pastorali. Dissertation sur le poème pastoral, éd. P. Thouvenin, Paris, Garnier, 2014.

LECOMPTE Jérôme, L’assemblée du monde. Rhétorique et philosophie dans la pensée de René Rapin, Paris, Champion, 2015.