Notes de Wendrock

WENDROCK, Lettres Provinciales, tr. Joncoux, I, Note III et Note IV. "Note III. De M. le Moine Docteur de Sorbonne. Monsieur le Moine est un docteur de la Maison de Sorbonne que le Cardinal de Richelieu engagea à se déclarer contre Jansénius qu'il n'avait jamais lu, non plus que saint Augustin. Ce docteur pour se débarrasser plus facilement des passages de S. Augustin a voulu dans notre siècle se faire auteur d'un nouveau système sur la grâce. Il distingue la grâce d'action d'avec celle de prière, et soutient que celle-ci n'est que suffisante, et que celle d'action est toujours efficace. Cette opinion a fait quelque bruit dans la Sorbonne. Il a eu même la hardiesse de la mettre dans un livre qu'il a fait imprimer; mais ayant été repoussé fortement par des écrits latins et français, et surtout par l'Apologie pour les SS. Pères, où il est fort mal traité, il appris depuis le parti de cabaler en secret, au lieu de répondre. C'est lui qui avec quelques docteurs de sa sorte a excité la tempête contre M. Arnauld, dont il est ennemi déclaré, et qu'il croit auteur de l'Apologie. Et ceux de sa faction l'ayant fait nommer député et juge dans sa propre cause, il s'est vengé de l'Apologie pour les SS. Pères par la censure de la lettre de M. Arnauld. Mais cela n'empêche pas que son opinion ne tombe; et s'il vit encore quelques temps, il pourra se vanter d'y avoir survécu.

Cependant le lecteur doit remarquer que la véritable origine de toutes ces disputes n'est autre chose que l'envie que Mrs. le Moine, Cornet, Habert et Hallier ont conçue contre M. Arnauld; et il ne pourra s'empêcher d'admirer la plaisante erreur où sont tant de personnes de distinction, qui s'intéressent dans ces différends, comme s'il s'y agissait d'un point d'importance de la foi catholique, ne comprenant pas que ce n'est ici qu'une querelle de docteurs, et qu'il ne s'agit que des inimitiés particulières d'un M. le Moine, d'un M. Cornet, et d'autres gens de pareil caractère." Voir pour compléter la Note IV, p. 16. " (...) C'est avec grande raison que Montalte introduisant sur la fin de cette Lettre un disciple de M. le Moine lui fait dire distinguo sur chaque chose qu'on lui propose. Car jamais personne n'a tant inventé de distinctions que M. le Moine: il en entasse souvent trois ou quatre les unes sur les autres, quand il répond à un argument, et n'en prouve aucune; parce qu'il n'a jamais eu dessein de trouver la vérité, mais seulement de l'éluder."