Identification des imprimeurs

 

Les imprimeurs ont naturellement joué un rôle essentiel dans la campagne des Provinciales. Du côté de Port-Royal, Pascal et ses amis pouvaient compter sur des imprimeurs dévoués.

BAUDRY DE SAINT-GILLES D’ASSON Antoine, Journal d’un solitaire de Port-Royal, éd. Ernst et Lesaulnier, Paris, Nolin, 2008, p. 157. L’impression de la deuxième Provinciale a été faite par Le Petit. « C’est le sieur Petit qui a imprimé les deux lettres à un Provincial, première et seconde, qui par leur agrément et la pure vérité qu’elles contiennent, ont excité cette violence contre ces trois imprimeurs » . « C’est le sieur Petit qui a imprimé les deux lettres à un Provincial, première et seconde, qui par leur agrément et la pure vérité qu’elles contiennent, ont excité cette violence contre ces trois imprimeurs » .

Les Provinciales VI, VII et VIII seront imprimées par Denis Langlois. Il tient une imprimerie sur la montagne Sainte-Geneviève, rue du Puits-Certain. Il participe à l’impression des Provinciales. Voir le Dictionnaire de Port-Royal, art. Langlois Denis, p. 588. Camuset saisit des feuilles de la cinquième Provinciale et de la première Lettre apologétique d’Arnauld, mais Séguier se contente d’en demander la suite, sans arrêter l’impression. Les Provinciales VI, VII et VIII seront imprimées par Langlois. Les Provinciales paraissent alors presque ouvertement, et Langlois publie de nombreuses autres pièces. En revanche, le 23 décembre 1656, les adversaires de Port-Royal réagissent : une sentence de Dreux d’Aubray rappelle qu’il est interdit de mettre sous presse et de diffuser quelque écrit que ce soit sans privilège. La Provinciale XVIII, datée du 24 mars 1657, est imprimée par Langlois, mais n’est diffusée qu’à partir du 14 mai 1657. Le 9 juin 1657, après avoir arrêté Desprez, Camuset se présente chez Langlois, qui est en train d’imprimer la Lettre d’un avocat au Parlement. Langlois se cache, mais Camuset trouve des feuilles. Langlois est arrêté le lendemain matin ; il raconte ce qu’il sait et est libéré sans être plus inquiété. Voir le dossier Provinciale V.

Sur Guillaume I Desprez, l’un des imprimeurs les plus importants liés à Port-Royal, voir

MARTIN Henri-J., "Guillaume Desprez, libraire de Pascal et de Port-Royal", Paris et Ile-de-France, II, 1950, p. 203-228.

MESNARD Jean, Pascal et les Roannez, Desclée de Brouwer, Paris, 1965, 2 vol.

Sur la part que Desprez a prise dans la campagne des Provinciales, voir l’article du Dictionnaire de Port-Royal, p. 332 sq.

Sur son activité de libraire, voir MARTIN Henri-Jean, Livre, pouvoirs et société à Paris au XVIIe siècle, Genève, Droz, 1999, notamment p. 792 sq.

Sur Charles Savreux, voir de même MARTIN Henri-Jean, Livre, pouvoirs et société à Paris au XVIIe siècle, Genève, Droz, 1999, et l’article du Dictionnaire de Port-Royal, p. 919 sq.

Voir GEF IV, p. 187-191, sur les difficultés rencontrées par Savreux avec la police.

BAUDRY DE SAINT-GILLES D’ASSON Antoine, Journal d’un solitaire de Port-Royal, éd. J. Lesaulnier et P. Ernst, Paris, Nolin, 2008, ou à défaut, JOVY Ernest, Études pascaliennes, IX, Le Journal de M. de Saint-Gilles, passim, sur les persécutions subies à l'occasion de la censure.

ARNAULD Antoine, Œuvres, XIX, p. LXIII.

Sur Picard, valet de Pascal qui « savait que son maître composait les Lettres provinciales, » et qui « pour l’ordinaire, en portait les manuscrits à M. Fortin, principal du collège d’Harcourt, qui avait soin de les faire imprimer », voir OC I, éd. J. Mesnard, p. 1151, propos de Marguerite Périer. Le Dictionnaire de Port-Royal consacre un article substantiel à Thomas Fortin.

GEF IV, p. 187-191, consacre une brève notice aux poursuites engagées contre les imprimeurs.

LE GUERN Michel, « Les réactions de la police aux Provinciales », in « La campagne des Provinciales », in Chroniques de Port-Royal, 58, p. 51-58.