Meynier Bernard

 

MEYNIER Bernard, Port-Royal et Genève d’intelligence contre le très Saint Sacrement de l’Autel

Né à Clermont-Ferrand vers 1605, selon Aubineau ; mais d’autres disent Clermont dans l’Hérault en 1604. Il est admis dans la Compagnie de Jésus en 1626, après avoir enseigné les humanités et la philosophie, il est employé à la prédication et à la controverse. Il prêche encore en 1676.

MEYNIER Bernard, Port-Royal et Genève d’intelligence contre le très Saint Sacrement de l’Autel dans leurs livres, et particulièrement dans les équivoques de l’article XV de la seconde partie de la Seconde Lettre de M.Arnauld, J. F. Fleuriau, Poitiers 1656, 113 p. in-4° (BN : D 8823).

Voir GEF, VI, p. 231-235.

SHIOKAWA Tetsuya, Pascal et les miracles, p. 155, suit GEF VI, p. 231, qui date l’ouvrage de la première moitié de septembre 1656.

Voir GERBERON, Histoire générale du jansénisme, II, p. 263.

RAPIN René, Mémoires, éd. Aubineau, III, p. 2.

Pascal renvoie à cet ouvrage dans sa XVe lettre, Les Provinciales, éd. Cognet, p. 290 et 302.

NOUËT, Réponse à la XVIe lettre, in Réponses, p. 465 sq., cite le p. Meynier, et annonce qu’il va expliquer les raisons de ses accusations.

DUBU Jean, “Deux controversistes à Uzès : le ministre Jean de Crouÿ et le R. P. Bernard Meynier, S. J.”, Port-Royal et les protestants, Chroniques de Port-Royal, n°47, p. 253-264.

 

Dans son ouvrage, le p. Meynier annonce trois preuves de la collusion entre Port-Royal et Genève :

1. dans les livres de Port-Royal, se trouvent des propositions sur le saint Sacrement admises à Genève et condamnées par Rome ;

2. dans la Fréquente communion, il n’y a sur le saint Sacrement que des Propositions condamnées à Rome ;

3. il en va de même pour la Seconde lettre à un duc et pair.

Le p. Meynier présente ensuite une liste de points sur lesquels la collusion entre Port-Royal et Genève est visible, en s’appuyant sur la Fréquente communion, les Lettres de Saint-Cyran, le Chapelet secret du Saint Sacrement de l’autel. Meynier renvoie aussi à Jean Filleau et au récit de la fictive assemblée de Bourgfontaine : “Ce chapelet secret (...) est une preuve assez forte de tout ce que M. Filleau (...) a dit de l’Assemblée de Bourgfontaine, où six personnes, dont les noms et les qualités sont désignées par ces lettres (IDVDH) (CI) (PC) (AA) (SV) parlèrent des moyens de ruiner le Mystère de l’Incarnation, de faire passer l’Évangile pour une Histoire apocryphe, d’exterminer la Religion chrétienne et d’élever le Déisme sur les ruines du Christianisme.

Monsieur Arnauld m’a délivré de la peine d’en faire ici un nouveau narré rapportant lui-même en sa Seconde Lettre, ce que Monsieur Filleau, dont le zèle et la plume rendent tous les jours de grands services à la Religion Catholique, à la Justice et à l’Etat, nous en a appris dans sa Relation Juridique, imprimée par l’ordre de notre Grande Reine.

J’avoue aussi que Monsieur Arnauld donne des preuves convaincantes, qu’il n’était pas de cette Assemblée, qu’il dit ne pouvoir avoir été tenue qu’en 1621, et qu’il n’avait alors que 9 ans, n’étant né qu’en 1612. Mais il se trompe, en ce qu’il croit que par ces A, A, on entend Antoine Arnauld ; je lui dis de la part de l’Auteur de la Relation Juridique, que ces lettres désignent un autre qui est encore en vie, et qui est trop bon ami de M. Arnauld pour lui être inconnu. Qu’il efface donc de sa Seconde Lettre ces paroles, Dieu ayant permis pour les confondre, qu’ils aient ignoré qu’en 1621, lorsqu’ils disent que cette Assemblée fut tenue à Bourgfontaine, je n’avais encore que neuf ans (…), et qu’il admire plutôt les bontés de la divine Providence pour l’Eglise, et pour la France, qui a permis qu’un Ecclésiastique qui était de cette Assemblée de Bourgfontaine ait eu le zèle de révéler ce qui s’y était passé, à un Magistrat de ce mérite, et de cette probité, afin que tout le monde en fût informé, et que les plus aveugles vissent que les grains d’un chapelet rempli d’impiétés et de blasphèmes contre les Mystères de l’Incarnation et de l’Eucharistie publié en 1632, étaient les fruits de la semence du Déisme, jetée quelques années auparavant dans l’Assemblée de Bourgfontaine par les premiers auteurs du Jansénisme et par le grand Maître de Port-Royal”. Pascal fait allusion à cette invention dans les Provinciales.