HÉREAU N.
Jésuite.
Provinciales, éd. Cognet, p. XI et p. 124, n. 3.
GAY Jean-Pascal, Morales en conflit. Théologie et polémique au Grand Siècle (1640-1700), Paris, Cerf, 2011, p. 142. Orthographie le nom du P. Héreau comme suit : Airault ; il en connaît plusieurs autres orthographes (Hayreau, Ayrault, etc.). Né à Évron en Mayenne le 22 avril 1599, il entre en Compagnie le 5 octobre 1623 ; il enseigne la grammaire, puis la philosophie pendant quatorze ans, puis cinq ans la théologie morale au collège de Clermont.
GAY Jean-Pascal, Morales en conflit. Théologie et polémique au Grand Siècle (1640-1700), Paris, Cerf, 2011, p. 149. Attaques tendant à prouver que l’autorisation du meurtre n’est pas de la part du P. Héreau un dérapage d’un théologien particulier, mais la conséquence d’un système. Argument : le système de surveillance interne de la Compagnie de Jésus. Cela vient d’une volonté délibérée d’autoriser et de répandre des positions favorables au tyrannicide : p. 150. La Requête présentée à nosseigneurs de la cour de parlement par l’Université de Paris pour joindre à celle du 5 mars contre le P. Héreau avance implicitement que ses sentiments doivent être regardés comme les sentiments de toute la Compagnie, puisque les constitutions des jésuites excluent la diversité de doctrine : p. 150. Dans un second temps, la Requête procède à un élargissement de la mise en cause des doctrines des jésuites à d’autres points théologiques et à d’autres temps : p. 150.
En 1644, l’affaire Héreau montre que les jésuites accordent diverses autorisations sur le meurtre, l’avortement, et surtout le régicide comme opinions probables.
L'affaire Héreau date de 1644: professeur au collège de Clermont, il enseigne des opinions audacieuses, permettant le duel, l'avortement d'une fille séduite, et surtout il considère comme probable l'opinion qui autorise le régicide. Il n'a rien publié, mais ses cours sont connus par des notes qui y ont été prises. Grandin le dénonce à la Sorbonne; le Parlement, puis la Cour sont saisis, et le 3 mai 1644, le P. Héreau est condamné par décision du Conseil d'Etat aux arrêts. Le P. Le Moine publie un Manifeste apologétique, et le P. Caussin un plaidoyer en faveur de la Compagnie. Voir GEF V, p. 58, les Requêtes, Procès-verbaux et Avertissements faits à la diligence du recteur et par l'ordre de l'Université de Paris, 1644, et le texte, p. 59. Son cas est à nouveau évoqué dans Provinciale XIII, 14, éd. Cognet, p. 246-247.
Sur cette affaire, voir ADAM Antoine, Du mysticisme à la révolte, p. 172. Le P. Héreau est jésuite; professeur au collège de Clermont, il enseigne des opinions audacieuses, permettant le duel, l’avortement d’une fille séduite, et surtout il considère comme probable l’opinion qui autorise le régicide. Pascal évoque à nouveau son cas dans Provinciale XIII, 14, éd. Cognet, p. 246-247. Le P. Héreau n’a rien publié, mais ses cours sont connus par des notes qui y ont été prises. Grandin le dénonce à la Sorbonne; le Parlement, puis la Cour sont saisis, et le 3 mai 1644, le P. Héreau est condamné par décision du Conseil d’Etat aux arrêts. Le P. Le Moine publie un Manifeste apologétique, et le P. Caussin un plaidoyer en faveur de la Compagnie. Voir GEF V, p. 58, les Requêtes, Procès-verbaux et Avertissements faits à la diligence du recteur et par l’ordre de l’Université de Paris, 1644, et le texte, p. 59. Son cas est à nouveau évoqué dans Provinciale XIII, 14, éd. Cognet, p. 246-247: “Et entre autres le P. Héreau dans ses leçons publiques, ensuite desquelles le Roi le fit mettre en arrêt en votre maison pour avoir enseigné, outre plusieurs erreurs, que quand celui qui nous décrie devant des gens d’honneur continue après l’avoir averti de cesser, il nous est permis de le tuer ; non pas véritablement en public, de peur de scandale, mais en cachette, SED CLAM.” La permission de tuer s’accompagne de la recommandation de ne pas “tuer ouvertement, mais clandestinement et en cachette”. Le texte cité par Pascal provient d’un Acte fait à la diligence de M. le recteur de l’Université de Paris, en date du 21 août 1643; voir Annales des jésuites, t. 3, p. 862; il est tiré d’un cours du P. Héreau au collège de Clermont, trouvé dans les papiers d’un augustin du collège du Mans. La traduction de Pascal est exacte; Wendrock cite le texte un peu plus longuement. Grandin ayant dénoncé le P. Héreau à la Sorbonne, le Parlement, puis la Cour sont saisis, et le 3 mai 1644, le jésuite est condamné aux arrêts par décision du Conseil d’Etat. Voir Annales, p; 929, et Théologie morale des jésuites, 1669, p. 184. Pascal y reviendra dans le Premier écrit pour les curés de Paris, éd. Cognet, p. 408, § 9. Pascal a pu lire la Requête de l’université de Paris à la cour de Parlement contre la doctrine et les écrits dictés du P. Héreau, jésuite, professeur des cas de conscience au collège de Clermont à Paris en 1641; il a pu aussi recourir à la Troisième requête de l’université de Paris présentée à la cour de Parlement le 7 de décembre 1644 contre les libelles que les jésuites ont publiés sous les titres d’Apologies par le P. Caussin et de Manifeste apologétique par le P. Le Moyne, et autres semblables, Paris, 1644; sources possibles mentionnées par l’éd. Le Guern, Œuvres, I, p. 1185, qui donne des extraits de traduction du cours.
GAY Jean-Pascal, Morales en conflit. Théologie et polémique au Grand Siècle (1640-1700), Paris, Cerf, 2011, p. 149. Attaques tendant à prouver que l’autorisation du meurtre n’est pas de la part du P. Héreau un dérapage d’un théologien particulier, mais la conséquence d’un système. Argument : le système de surveillance interne de la Compagnie de Jésus. Cela vient d’une volonté délibérée d’autoriser et de répandre des positions favorables ay tyrannicide : p. 150. La Requête présentée à nosseigneurs de la cour de parlement par l’Université de Paris pour joindre à celle du 5 mars contre le P. Héreau avance implicitement que ses sentiments doivent être regardés comme les sentiments de toute la Compagnie, puisque les constitutions des jésuites excluent la diversité de doctrine : p. 150. Dans un second temps, la Requête procède à un élargissement de la mise en cause des doctrines des jésuites à d’autres points théologiques et à d’autres temps : p. 150.
Autres épisodes intéressants sur le p. Héreau :
GAY Jean-Pascal, Morales en conflit. Théologie et polémique au Grand Siècle (1640-1700), Paris, Cerf, 2011, p. 142. Accusation par l’université de Paris auprès du parlement de Paris contre le P. Airault (Héreau), professeur de cas de conscience au collège de Clermont en janvier 1644. Opinion en faveur de l’avortement : « il permet à une fille d’honneur engrossée contre son gré, par un jeune homme, de se procurer une décharge auparavant que l’enfant soit animé, de peur qu’elle ne perde son honneur », et il enseigne « aussi qu’il est permis à une femme mariée, qui toujours e son enfantement est en grand danger de mort, de prendre des breuvages qui la rendent stérile » : p. 145.
Le Guern, Œuvres, I, p. 1184-1185, renvoie à La théologie morale des jésuites, p. 12-13, qui fait référence au P. Héreau. Remarque: par écrits, il faut entendre non pas des publications, mais un cours dicté par le P. Héreau.
Pascal a pu lire la Requête de l’université de Paris à la cour de Parlement contre la doctrine et les écrits dictés du P. Héreau, jésuite, professeur des cas de conscience au collège de Clermont à Paris en 1641; il a pu aussi recourir à la Troisième requête de l’université de paris présentée à la cour de Parlement le 7 de décembre 1644 contre les libelles que les jésuites ont publiés sous les titres d’Apologies par le P. Caussin et de Manifeste apologétique par le P. Le Moyne, et autres semblables, Paris, 1644; sources possibles mentionnées par l’éd. Le Guern, Œuvres, I, p. 1185. Extraits de traduction du cours. Noter que la permission de tuer s’accompagne de la recommandation de ne pas “tuer ouvertement, mais clandestinement et en cachette”.
HERMANT, Réponse de l’Université à l’Apologie du P. Caussin, 1644; voir GEF VI, p. 13 sq.
Première requête des curés de Rouen, in Divers écrits des curés de Paris, Rouen, Nevers, Amiens, Evreux et Lisieux contre la morale des jésuites..., 1762, p. 359 sq.
Provinciale XIII, 14. "Et entre autres le P. Héreau dans ses leçons publiques, ensuite desquelles le Roi le fit mettre en arrêt en votre maison pour avoir enseigné, outre plusieurs erreurs, que quand celui qui nous décrie devant des gens d'honneur continue après l'avoir averti de cesser, il nous est permis de le tuer ; non pas véritablement en public, de peur de scandale, mais en cachette, SED CLAM." Le texte cité par Pascal provient d'un Acte fait à la diligence de M. le recteur de l'Université de Paris, en date du 21 août 1643; voir Annales des jésuites, t. 3, p. 862. Il est tiré d'un cours du P. Héreau au collège de Clermont, trouvé dans les papiers d'un augustin du collège du Mans. La traduction de Pascal est exacte; Wendrock cite le texte un peu plus longuement. Le P. Héreau a effectivement été mis aux arrêts par une décision du conseil d'Etat, en date du 3 mai 1644. Voir Annales, p; 929, et Théologie morale des jésuites, 1669, p. 184.