CELLOT Louis (1588-1658)

Le P. Cellot : Jésuite, recteur du collège de Rouen, il a publié en 1641 le De hierarchia et hierarchicis, contre Saint-Cyran. Il a été provincial de France.

Il est l’auteur du De Hierarchia et hierarchicis, libri IX in quibus pulcherrima dispositione omnes hierarchici gradus et ordines, episcopalis principatus, clericalis dignitas, religiosa sanctitas, secundam Patrum doctrinam, decreta conciliorum, Ecclesiae ritus et mores, sine justa cujusquam offensione explicantur, Rouen, 1641, 966 p. f°.

GAY Jean-Pascal, Morales en conflit. Théologie et polémique au Grand Siècle (1640-1700), Paris, Cerf, 2011, p. 115 sq. Cellot a enseigné plusieurs années l’Écriture sainte au Collège de Clermont : p. 115. Il sera par la suite recteur du collège de Rouen et provincial de 1654 à 1657. Le De hierarchia est d’abord un livre de théologie : il expose les divisions de la hiérarchie ecclésiastique. Intention polémique : il est rédigé pour répondre au Petrus Aurelius de Saint-Cyran et à François Hallier. Il fait l’apologie des jésuites anglais Knott et Floyd. Il distingue trois classes : celle de la juridiction, celle de l’ordre et celle des charismes, qui regroupe ceux qui entrent dans une voie de perfection active, les canonistes, les docteurs et ceux qui font profession des œuvres de miséricorde : p. 115. La controverse porte sur l’ecclésiologie. Lors de la prima mensis de janvier 1641, l faculté de théologie décide d’examiner le De hierarchia ; le projet de censure est présenté début avril : p. 116. Cellot envoie une explication au mois de juin. Richelieu le fait comparaître, avec trois jésuites, devant une commission présidée par l’évêque de Rennes, La Mothe-Houdancourt. Le livre de Cellot contient une défense des casuistes dans un chapitre du livre 8, p. 410-422 p. 116. Cellot s’attache à démontrer la nécessité de la science casuistique en s’appuyant sur l’expérience pédagogique des jésuites : p. 116. Cellot affirme en passant qu’une des raisons du développement de la casuistique est que les auteurs récents sont plus propres à analyser les problèmes moraux contemporains pour lesquels les autorités anciennes sont insuffisantes. Il mentionne Valère Regnauld qui pense qu’en cas de multiplicité des opinions, il vaut mieux se fier à des auteurs récents ; il faut suivre les auteurs modernes pour ce qui est des mœurs dignes de l’homme chrétien.

Texte de 1659 : « son livre de la Hiérarchie, p. 611. de l’impression de Rouen ».

Le De hierarchia et hierarchicis est de 1641 ; le texte exact est brutae animantes ; voir GEF V, p. 18. Le texte mérite du reste d’être cité plus complètement : « « si omnes quotquot uspiam sunt homines, si mulieres ipsae, si brutae animantes, si corpora vita et sensu carentia, in sacerdotes mutari, et augustissimam eucharistiam facere possent, diceresne divino illi Dei colendi modo infinitos illos ministros esse superfluos ? »

GRES-GAYER Jacques M., En Sorbonne, Autour des Provinciales, Mémoires de Beaubrun, Paris, Klincksieck, 1997, p. 287-288. Discussion sur le cas du P. Cellot lors des débats sur la censure.

GAY Jean-Pascal, Morales en conflit. Théologie et polémique au Grand Siècle (1640-1700), Paris, Cerf, 2011, p. 115 sq. Cellot a enseigné plusieurs années l’Écriture sainte au Collège de Clermont : p. 115. Il sera par la suite recteur du collège de Rouen et provincial de 1654 à 1657. Le De hierarchia est d’abord un livre de théologie : il expose les divisions de la hiérarchie ecclésiastique. Intention polémique : il est rédigé pour répondre au Petrus Aurelius de Saint-Cyran et à François Hallier. Il fait l’apologie des jésuites anglais Knott et Floyd. Il distingue trois classes : celle de la juridiction, celle de l’ordre et celle des charismes, qui regroupe ceux qui entrent dans une voie de perfection active, les canonistes, les docteurs et ceux qui font profession des œuvres de miséricorde : p. 115. La controverse porte sur l’ecclésiologie. Lors de la prima mensis de janvier 1641, l faculté de théologie décide d’examiner le De hierarchia ; le projet de censure est présenté début avril : p. 116. Cellot envoie une explication au mois de juin. Richelieu le fait comparaître, avec trois jésuites, devant une commission présidée par l’évêque de Rennes, La Mothe-Houdancourt. Le livre de Cellot contient une défense des casuistes dans un chapitre du livre 8, p. 410-422 p. 116. Cellot s’attache à démontrer la nécessité de la science casuistique en s’appuyant sur l’expérience pédagogique des jésuites : p. 116. Cellot affirme en passant qu’une des raisons du développement de la casuistique est que les auteurs récents sont plus propres à analyser les problèmes moraux contemporains pour lesquels les autorités anciennes sont insuffisantes. Il mentionne Valère Regnauld qui pense qu’en cas de multiplicité des opinions, il vaut mieux se fier à des auteurs récents ; il faut suivre les auteurs modernes pour ce qui est des mœurs dignes de l’homme chrétien.

Censuré par l’Assemblée du Clergé le 12 avril 1641 ; mis à l’Index le 20 novembre 1641. Voir ADAM, Du mysticisme à la révolte..., p.174 ; ARNAULD, Seconde Lettre, p.53 ; GEF IV, p.279 sq. et V, p.18.

PIROT Georges, Apologie pour les casuistes, p. 131 sq. Défense de la formule du P. Cellot, qui n’est pas, selon le P. Pirot, une fantaisie bizarre : le prophète Daniel invite bien les bêtes à louer Dieu.

GRES-GAYER Jacques M., Le Jansénisme en Sorbonne, 1643-1656, Klincksieck, Paris, 1996.

HERMANT, Mémoires, I, p.159-165. L’affaire Cellot, 1641.

DONETZKOFF Denis, Saint-Cyran épistolier. D’une rhétorique savante à l’éloquence du cœur, Thèse, 2002, p. 85 sq. Sur le Petrus Aurelius, et le De hierarchia de Cellot, qui lui répond.

RAPIN René, Mémoires, éd. Aubineau, t. 1, p. 44.

GRES-GAYER Jacques M., En Sorbonne, Autour des Provinciales, Mémoires de Beaubrun, Paris, Klincksieck, 1997, p. 287-288.  Discussion sur le cas du P. Cellot lors des débats sur la censure.