ANNAT François (1590-1670)

Né le 20 février 1590 à Estaing; il fait ses études au collège des jésuites de Rodez. Il entre à la Compagnie de Jésus le 16 février 1607 et fait profession en 1624. Il fait ses débuts dans la polémique en 1624, lorsqu’il vient au secours de son confrère Jean François Martinecourt contre le ministre protestant Alexandre Vinay. Puis il doit défendre le molinisme contre l’oratorien Guillaume Gibieuf, ancien moliniste conduit à l’augustinisme par le cadinal de Bérulle: voir CEYSSENS, “ Le P. Annat... ”, p. 213.En 1630, Gibieuf publie le De libertate dei et creaturae libri duo, qui porte l’approbation de Saint-Cyran et de Jansénius: p. 214, et qui est attaqué par les jésuites; Théophile Raynaud écrit le Calvinismus religio bestiarum, au secours duquel Annat publie en 1632 son Eugenii Philadelphi exercitatio scolasica tripartita: p. 214-215. Début 1636, Annt part à Rome comme théologien du général. Il s’y fait des relations avec de futurs antijansénistes, notamment Jean de Lugo, et sans doute le nouvel assesseur du Saint Office, François Albizzi: p. 215-216 Il est apprécié: à partir de 1642, les rapports de la Compagnie le décrivent comme suit: “ Ingenium: acutum et eximium; judicium: optimum; experientia rerum: maxima; naturalis complexio: sanguinea et melancholica; profectus in litteris: maximus et excellentissimus; ad quae ministeria talentum: ad omnia nostra ministeria ”: p. 216. Professeur de philosophie et de théologie à Toulouse, recteur à Montpellier en 1637, et à Toulouse en 1640-1646, puis assistant de France et provincial en 1652. Il devient confesseur du roi en 1654. Il donne sa démission en 1668 en raison de sa vieillesse et de sa surdité. Il meurt à Paris le 14 juin 1670.