L'impression des Provinciales

 

Les Provinciales, œuvre collective

Les Provinciales, éd. Cognet, p. XXXVI sq.

GEF VI, p. 319, Arnauld, lettre à M. de Neercassel du 14 février 1683 : « nous étions trois ou quatre qui travaillions pour l’Église, M. de Lalane, M. Nicole et M. Pascal pendant quelques temps. Mais notre règle était de ne faire jamais rien que de concert. »

OC I, p. 896-897, extrait des Portefeuilles Vallant. « Quand il avait fait une lettre, (Pascal) la portait, la lisait devant eux (Arnauld, Nicole, etc.) et s’il ne se trouvait qu’un seul de la compagnie qui n’en fût pas touché et qu’il demeurât morne, quand tous les autres se seraient écriés, il la recommençait et la changeait jusques à ce qu’elle fût au gré de tout le monde... » Vallant note qu’il a entendu Arnauld faire cette déclaration.

SAINTE-BEUVE, Port-Royal, III, VIII, p. 95 sq.

DANIEL Gabriel, Entretiens de Cléandre et d’Eudoxe, p. 16 sq. Attributions : p. 17 sq.

Sur les correcteurs des Provinciales, voir FERREYROLLES, Gérard, Les Provinciales, p. 23. Pascal une fois son texte rédigé, s’est désintéressé de l’impression. Le texte authentique est celui des originales, et lorsque celles-ci diffèrent, celui de la plus ancienne : p. 24. Part d’Arnauld dans la confection des Provinciales : p. 39. Les données du catalogue Fouillou : p. 39 sq.

PARCÉ Léon, “Un correcteur inattendu...”, in Écrits sur Pascal, p. 21-60. La nature et la retenue des corrections dans l’édition de 1659 : p. 27. Aucun apport original : p. 28. Édition Lesieur des Provinciales, (1687) ; corrections manuscrites : p. 29. Saint-Amour auteur des corrections : p. 34 sq. Recherche des références exactes des citations, soin de la ponctuation : p. 39. Les corrections de Saint-Amour sont passées dans l’édition de 1659 : p. 40. Les circonstances du travail de correction : p. 41. Les corrections n’ont pas été soumises à Pascal : p. 51.

Nicole correcteur des Provinciales : voir OC I, p. 1027, extrait de la Vie de Nicole de Beaubrun. Il corrige la seconde, la sixième, la septième et la huitième ; à l’hôtel des Ursins il a donné le plan de la 9e, de la 11e et de la 12; il a revu la 13e et la 14e chez M. Hamelin. Voir aussi  OC III, p. 470-471, sur Nicole à l’hôtel des Ursins. Sur Nicole, traducteur et commentateur des Provinciales, voir DESCOTES Dominique, “Nicole commentateur des Provinciales”, in Chroniques de Port-Royal, Pierre Nicole (1625-1695), n° 45, 1996, p. 101-116.

Mitton et les Provinciales : voir dans OC I, p. 895, extrait du Recueil de choses diverses, s 4 333 de la BN, fol. 366 v° : “Lettres de Pascal. On tient que Mitton les corrigeait à Luxembourg”. Sur Damien Mitton, on peut lire MESNARD Jean, Pascal et les Roannez, I, p. 376 sq. Voir PARCE Léon, “Un correcteur inattendu...”, in Écrits sur Pascal, p. 59.

Méré et les Provinciales : Sur le chevalier de Méré, voir ce qu’en dit MESNARD Jean, Pascal et les Roannez, Desclée de Brouwer, Paris, 1965, 2 vol. Ses œuvres ont été publiées par Ch. Boudhors : Les Conversations, Discours de la justesse, éd. Charles-H. Boudhors, éditions Fernand Roches, Paris, 1930 ; Les Discours, éd. Charles-H. Boudhors, éditions Fernand Roches, Paris, 1930. Il a aussi écrit des Lettres. Pascal semble avoir eu beaucoup d’estime pour lui, en dehors du fait qu’il n’avait pas l’esprit mathématique. Il est resté dans l’histoire littéraire comme l’un des théoriciens de l’honnêteté. Voir COLLET François, “Fait inédit de la vie de Pascal. L’auteur des Provinciales et le chevalier de Méré”, Liberté de penser, I, 1848, p. 264-281 ; DENS J. P., “Le chevalier de Méré et la critique mondaine”, XVIIe Siècle, n° 101, 1973, p. 41-50.

GEF VI, p. 316. Intervention du P. Fronteau, Lettre au R. P. Annat.

Caractères bibliographiques des Provinciales

FERREYROLLES, Gérard, Les Provinciales, p. 22-23. Format in-4°. Le nombre de pages varie entre 8 pages dans les lettres I et XI, et 12 pages pour les trois dernières.

Sur le tirage des Provinciales, voir FERREYROLLES, Gérard, Les Provinciales, p. 19-20. Les renseignements les plus directs sont tirés de JOVY Ernest, Études pascaliennes, IX, Le Journal de M. de Saint-Gilles, p. 120.

Les imprimeurs des Provinciales, et les persécutions qu’ils subissent

FERREYROLLES Gérard, Les Provinciales, p. 19. Périodes principales de la querelle et de la persécution.

GEF VII, p. 62. Le valet Picart, qui portait les manuscrits à Fortin, principal du collège de Harcourt.

BATTIFFOL Louis, “L’impression clandestine des Provinciales de Pascal”, La revue hebdomadaire, 17 août 1912, p. 346-363.

SAINT-GILLES, Journal, in JOVY Ernest, Études pascaliennes, IX, Le Journal de M. de Saint-Gilles, Vrin, Paris, 1963. Voir p. XI, pour la part prise par Saint-Gilles dans l’impression des trois premières lettres, ainsi qu’à Périer et Pontchâteau. Voir p. 120. “C’est le sieur Petit qui a imprimé les deux lettres à un Provincial, première et seconde, qui par leur agrément et la pure vérité qu’elles contiennent, ont excité cette violence contre ces trois imprimeurs. Le commissaire étant venu à sa boutique avec plusieurs gardes, et ne s’y pas trouvé, sa femme monta à l’imprimerie, mit les formes quoique fort pesantes dans son tablier, passa en bas parmi les commissaires et gardes, et les porta chez un ami auprès, où dès la nuit on tire 300 de la 2e, et le lendemain 1200...”

GEF IV, p. 187 sq. Les poursuites contre les imprimeurs. Interventions du pouvoir politique après le succès des deux premières Provinciales ; voir aussi p. 188 sq.

Lettre d’Arnauld à Taignier du 11 octobre 1655, citée in LE GUERN Michel, Pascal et Arnauld, p. 66. “On retardera la publication du Posse, de peur que cela ne fasse tort à la réimpression de la Lettre (sc. la Seconde lettre à un duc et pair). Mais nous sommes fort mal satisfaits de Savreux. Il ne nous paye que de paroles. On a empêché, pour lui  faire plaisir, que Le Petit ne l’ait réimprimée, il y a six semaines ; et depuis encore, que Desprez ne le fît. Et aujourd’hui nous voilà sans Lettres. Il semble qu’il en soit bien aise, pour vendre à un prix excessif celles qu’il a. Il avait promis de faire travailler à deux presses, et même à trois ; et j’apprends que ce n’est que de cette semaine qu’il en a deux, et qu’il en a refusé une troisième qu’on lui a voulu donner, et dont il était demeuré d’accord. Je sais bien que c’est la peur qu’il a eue que cette presse ne fît pas si bien que les deux autres. Mais il en pouvait toujours essayer une feuille. Enfin cela n’avance point. On nous a dit encore qu’il renchérit les Concordes évangéliques, et que par là il empêche qu’on n’en achète autant qu’on ferait. Cela est très mal”.

La Provinciale II est composée le samedi 29 janvier 1656 par Pascal, à Paris ; revue par Nicole à Port-Royal des Champs (catalogue Fouillou) ; l’impression chez Petit est commencée le 1er février. Publiée dès le 5 février, elle est réimprimée par Langlois le 30 mars.

Voir OC I, p. 470 sq. ; GEF IV, p. 187, le Journal de Saint-Gilles à la date du 1er février 1656 et la suite. “Ce jour de la Chandeleur, sur les 11 heures et demie, on a pris prisonnier le Sr Savreux libraire et relieur fort affectionné pour la bonne cause, sa femme et deux garçons de sa boutique, et on les a mis dans les prisons de l’officialité : il est contre les lois et inouï qu’on ait emprisonné une femme mariée pour choses semblables (...) J’oubliais qu’on a laissé chez lui deux hommes pour garder tous les livres et papiers, à ce que rien ne fût détourné. : p. 187-188. Le lendemain, Savreux et sa femme sont interrogés par le lieutenant criminel Tardieu, quoique les Provinciales n’aient pas été retrouvées : p. 188. Actions contre les autres imprimeurs liés à Port-Royal, Petit et Desprez : “un commissaire est allé chez eux en la rue Saint-Jacques. Mais comme ils se doutaient, ils se sont trouvés absents” ; on a laissé deux gardes chez Petit et scellé son imprimerie : p. 188. Voir dans SAINTE-BEUVE, Port-Royal, III, VII, éd. Leroy, t. 2, p. 79, le récit de Beaubrun.

GEF IV, p. 190-191. Procès-verbal de la saisie des livres chez Savreux.

OC I, p. 470 sq. Journal de Saint-Gilles du 2 février 1656, Arrestation et emprisonnement de Savreux, le 2 février vers 11 heures et demi. On laisse deux hommes  de garde chez lui. Sa femme et lui sont interrogés par le lieutenant-criminel Tardieu : p. 471. “Ce qui s’est passé chez Petit et Desprez” : p. 471. “Savreux en prison”, le samedi 5 février 1656 ; noms des personnes qui s’activent pour sa libération.

JOVY Ernest, Études pascaliennes, IX, Le Journal de M. de Saint-Gilles, p. 118 sq. Poursuites et arrestations chez Savreux, Petit et Desprez. Voir p. 161 sq., sur le jeudi 30 mars 1656, sur la visite du commissaire Camuset à Langlois, “qui avait encore les formes de la cinquième lettre au Provincial et les deux premières et deux dernières pages de la première lettre Apologétique de M. Arnauld. Il s’en fit tirer devant lui de ces deux ouvrages, n’ayant trouvé aucune des feuilles qui avaient été enlevées. Il fit grand bruit là-dessus, fit signer et parapher ces feuilles et quelques autres  des premières provinciales qu’on réimprimait, par Langlois, visita chez lui partout, dressa son procès-verbal et s’en alla. Cela a mis une grande alarme chez tous nos imprimeurs, et on craint fort que M. le Chancelier ne fasse prendre Langlois. On travaille cependant à force d’argent à le sortir d’affaire.” Voir GEF IV, p. 187. Interventions du pouvoir politique après le succès des deux premières Provinciales ; voir aussi p. 188 sq. Voir SAINTE-BEUVE, Port-Royal, III, VII, éd. Leroy, t. 2, p. 79, l’arrestation de Savreux, 2 février 1656 ; p. 80. Récit de Beaubrun. Les problèmes posés par Savreux et ses mésaventures.

À la date du 5 février, Savreux est transféré avec ses deux garçons de l’officialité au Châtelet.

JOVY Ernest, Études pascaliennes, IX, Le Journal de M. de Saint-Gilles, p. 127. Date du 12 février 1656.

PASCAL, Œuvres complètes, éd. Mesnard, I, p. 475, Journal de Saint-Gilles du 30 mars 1656. Visite du commissaire Camuset chez l’imprimeur Langlois “qui avait encore les formes de la cinquième lettre au Provincial et les deux premières et deux dernières pages de la première lettre Apologétique de M. Arnauld. Il s’en fit tirer devant lui de ces deux ouvrages, n’ayant trouvé aucune des feuilles qui avaient été enlevées. Il fit grand bruit là-dessus, fit signer et parapher ces feuilles et quelques autres  des premières provinciales qu’on réimprimait, pat Langlois, visita chez lui partout, dressa son procès-verbal et s’en alla. Cela a mis une grande alarme chez tous nos imprimeurs, et on craint fort que M. le Chancelier ne fasse prendre Langlois. On travaille cependant à force d’argent à le sortir d’affaire. (...) Cette fâcheuse surprise d’imprimeur a fait résoudre les amis de publier cette cinquième lettre au provincial qui est toute de la détestable morale des Jésuites : on avait dessein de ne la publier qu’avec la sixième qui doit bientôt paraître.” Les ennuis de Langlois (une perquisition au cours de laquelle les formes faillirent être saisies) font résoudre à publier la cinquième lettre. Envoi : p. 476. Arrêté par avoir imprimé cette lettre, Langlois déclare que le manuscrit lui a été apporté par un nommé Vitart, qui a gouverné les impressions que faisaient faire ceux de Port-Royal. Voir GEF VII, p. 71 ; cité in PICARD, La carrière de Jean Racine, p. 28, Nicolas Vitart et Thomas Fortin.

OC I, p. 488, Journal de Taignier, 15 juin 1656, annonce la publication de la Provinciale VIII malgré les démarches des jésuites auprès de Balard, syndic des libraires, pour empêcher l’impression des Provinciales ; sur la conduite de Balard, voir p. 488, vendredi 16 juin 1656.

Démarches des jésuites pour faire interrompre la publication des Provinciales : voir GEF V, p. 163-164. Quatre jésuites, après le VIIIe Provinciale, vont voir Ballard, syndic des libraires et imprimeurs de Paris, mais ils n’obtiennent pas qu’il s’oppose à la parution des Provinciales. Voir HERMANT, Mémoires, III, p. 72, sur cet événement.

Contexte de la Provinciale XVII. Des mesures de sévérité se produisent à l’époque : voir Hermant : “on ne parlait que d’un arrêt terrible pour faire tomber la plume des auteurs les plus hardis” ; cet arrêt paraît le 23 décembre 1656, sous la forme d’une ordonnance du Châtelet défendant d’imprimer sans privilège et sans nom d’auteur. Sur l’ordonnance du Châtelet qui interdit de publier sans nom d’auteur ni de privilège, promulguée le 23 décembre, voir éd. Cognet, p. 297. Voir la lettre de Saint-Gilles (?) à Périer de janvier 1657 : “je crois vous avoir mandé qu’il n’y a point eu d’arrêt du Conseil, portant défense d’imprimer, mais bien ordonnance du Lieutenant civil trompettée et affichée ; nous nous en moquons assez, aussi bien qu’on peut faire chez vous, mais cependant nous risquerions ouvertement imprimeurs et libraires, qui ont peur, et nous pour eux”. Du côté des jésuites, la Réponse à la XVIe Provinciale ne paraît pas à ce moment ; le recueil de 1657 explique que c’est par respect de cet arrêt : voir NOUËT, in Réponses.., p. 53 sq.

GEF VII, p. 70 sq. Interrogatoire de Langlois (24-25 juin 1657).