DESMARES Toussaint

Sur l’oratorien Toussaint Desmares (1603 ?-19 janvier 1687), voir la notice du Dictionnaire de Port-Royal. Pascal connaissait ses écrits, dont il s’est servi aussi pour la IXe Provinciale et les Écrits sur la grâce. Desmares après ses premières études au collège jésuite du Mont à Caen, entre à l'Oratoire, où Bérulle le confie à Saint-Cyran. Desmares, a été ordonné prêtre vers 1623-1625, retourne en Normandie, à la paroisse Notre-Dame de Vire de 1626 à 1632. Revenu à l'Oratoire, il acquiert une réputation de prédicateur, Même après la mort de Condren (1641), Desmares va prêcher l'avent 1641 et le carême 1642 à Lyon. Saint-Cyran, prisonnier de Vincennes, lui a fait connaître Chavigny, Liancourt et Arnauld. Il est attaqué par les jésuites, comme "novateur" et "hérétique". Voir SAINTE-BEUVE, Port-Royal, II, XV, t. 1, p. 751. Attaqué de nouveau par les ennemis de Port-Royal, de 1648 à 1652, l'oratorien trouve refuge chez le président Jacques Le Coigneux à Saint-Cloud. Début 1653, il est choisi avec Manessier, pour aller aider les députés augustiniens présents à Rome, Louis Gorin de Saint-Amour, Noël de Lalane et Louis Angran. Le 4 mai, le pape Innocent X leur accorde une audience, et deux semaines plus tard, les cinq députés augustiniens sont entendus tout l'après-midi par le pape : le P. Desmares parle jusqu'à la nuit. Mais le pape, fulmine la bulle Cum occasione, qui condamne des cinq Propositions. Après avoir obtenu une dernière audience le 13 juin auprès d'Innocent X, les députés augustiniens quittent Rome et sont de retour à Paris vers la mi-septembre. Le Conseil de la Congrégation fait savoir au P. Desmares qu'il ne doit pas se présenter à l'Oratoire. Voir LESAULNIER Jean, “Port-Royal et l'Oratoire”, in Port-Royal et l'Oratoire, Chroniques de Port-Royal, 50, 2001, p. 38., Desmares choisit la retraite chez M. et Mme de Liancourt, Il se fait prêtre de paroisse et dessert deux cures proches de Liancourt ; il reste en liaison avec ses amis de Port-Royal. Fin mai 1652, il est confronté chez Olier, devant M. et Mme. de Liancourt, en plusieurs conférences à l’antijanséniste P. de Saint-Joseph. Voir dans ARNAULD Antoine, Œuvres, XVI, p. XXX sq., et dans GERBERON, Histoire générale du jansénisme, II, p. 75 sq., le récit de ces discussions : conférence sur la grâce suffisante, où Desmares en distingue les différents sens. Partisan dès 1657 de la signature du Formulaire, le P. Desmares rédige un écrit (dont Pascal a pris connaissance). Avec la Paix de l'Église, il reçoit la permission de remonter en chaire. Desmares s'éteint au château de Liancourt le 19 janvier 1687.

Voir sa Lettre d’un ecclésiastique au R. P. de Lingendes provincial des PP. jésuites de la Province de Paris, touchant le Livre du P. Moine Jesuite, de La Dévotion aisée, dont Pascal a fait usage dans la IXe Provinciale.